La paroi intestinale régule l’immunité grâce à la présence de lymphocytes T régulateurs spécifiques. Mais elle abrite aussi de nombreux virus ou des bactéries qui détruisent le mucus et pénètrent en profondeur. L’atteinte de la muqueuse enclenchera une baisse de l’immunité et une malabsorption qui favorisera l’expansion des virus. Ce cercle vicieux infectieux, amplifié par le stress et les carences nutritionnelles, accroit la survenue d’autres infections. Le virus prépare le terrain, la bactérie profite des dégâts. Elle consomme les sucres laissés disponibles par la malabsorption, produit des graisses et encombre le foie, baisse l’immunité en générant une inflammation chronique, signal d’alerte de l’organisme qui tente de se défendre, et… favorise la réinfestation virale et la fragilité immunitaire.
On assiste petit à petit au développement du syndrome métabolique (hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie), à l’installation d’une immunodépression chronique, à la
survenue de maladies auto immunes : un épithélium agressé en continu stimule en permanence le système immunitaire, qui finit par produire des globules blancs auto-réactifs (TH17),
avec pour conséquence, l’apparition de maladies auto-immunes.
En cas d’immunodépression majeure, on pourra voir apparaître des cancers. Dans tous les cas, le stress oxydatif s’en trouvera augmenté. L’hyperperméabilité intestinale induite par des
toxines digestives va progressivement s’étendre à l’ensemble des muqueuses et des barrières d’organe dont la barrière hémato-méningée. Les bactéries coliques productrices de
méthane consomment du tryptophane pour leur division. Or le tryptophane est l’acide aminé précurseur indispensable à la synthèse de sérotonine, médiateur de l’adaptation et de
la bonne humeur. Une telle flore digestive finira par générer un syndrome dépressif.
En cas de perturbation extrême du microbiote, le méthane sera aggloméré à d’autres gaz ou à des acides gras, formant ainsi des composés cycliques, ressemblant aux hydrocarbures,
qui vont favoriser le développement de troubles du comportement par auto-intoxication. La capacité à concevoir est également affectée par la mauvaise santé intestinale. En
rétablissant les fonctions optimales (bonne vidange du tube digestif, foie bien dégagé), les muqueuses digestive et utérine peuvent retrouver une bonne qualité et une bonne
fonctionnalité. L’ovulation s’en trouve améliorée. La bonne santé digestive permet de restaurer une bonne immunité sans phénomène inflammatoire, ce qui prévient également les fausses
couches. L’immunodépression est transmise de la mère au fœtus, d’où l’importance d’assainir la flore avant la conception.
dossier
La bonne santé de notre intestin est vitale. C’est en effet grâce à lui que les nutriments nécessaires au fonctionnement de notre organisme sont absorbés et redistribués là où notre organisme le demande. Malgré sa finesse remarquable, la muqueuse intestinale – et la flore qui l’accompagne – est aussi capable de faire barrage aux bactéries et autres virus. L’intestin est en fait un véritable biotope. Il est donc essentiel de respecter son écologie pour éviter que n’apparaissent de graves pathologies.
La muqueuse intestinale est la partie la plus étendue de l’interface entre notre organisme et le milieu extérieur. Elle remplit conjointement deux fonctions opposées : laisser passer les nutriments et s’opposer à la pénétration dans l’organisme des substances potentiellement toxiques. Elle est aidée dans cette tâche par un système de défense immunitaire (qui représente 50 % du système immunitaire total), d’une part, et de l’autre par la flore microbienne.